Crédit Agricole : une nouvelle manière de recruter
Crédit Agricole : une nouvelle manière de recruter
Les caisses régionales du Crédit Agricole font preuve de beaucoup d’imagination pour recruter de nouveaux talents pour la banque: sport, « speed dating » ou bien jeux de rôles anonymes! Ces nouveaux moyens favorisent le recrutement d’une plus grande diversité de talents dans le secteur bancaire.
A Lyon, Allison Lapenderie, mère de famille de 29 ans, a toujours voulu travailler dans l’univers bancaire. Avec une licence en achat et logistique, et plus de 8 ans en tant que conseillère commerciale chez Boulanger, elle témoigne :
» Pas le bon diplôme, zéro expérience dans le secteur : à chaque candidature spontanée, on me claquait la porte au nez «
Mais sa vie a changé, quand, en 2015, elle aperçoit une annonce « Mission Talents » de la caisse régionale Centre-Est.
« Mission Talents privilégie l’humain » peut-on lire sur le site internet du Crédit Agricole.
Cette opération est ouverte à tous, peu importe l’âge, la formation, les origines ou le parcours professionnel. Les recruteurs ne regarderont le CV qu’après validation.
Noël Hérisson, le DRH de la caisse Centre-Est, déclare :
Ce n’est qu’une fois les candidats sélectionnés qu’on a regardé leur CV, Une manière de casser les codes, d’embaucher moins de profils monolithiques et de découvrir des talents réellement motivés. «
C’est ainsi qu’Allison Lapenderie a postulé, puis a passé une journée d’entretiens avec différents exercices, tous anonymes. Elle sera finalement retenue pour une formation interne de 12 mois avec à la clé un poste de conseillère bancaire en ligne.
Choisir un profil plutôt qu’un CV
Cela fait quelques années que les caisses régionales du groupe Crédit Agricole innovent en matière de recrutement : speed dating, jeux de rôles, sports, etc.
Saïd Hammouche, patron fondateur du cabinet de recrutement pro-insertion et pro-diversité Mozaïk nous déclare :
» Oser le recrutement sans CV… Dans une industrie où le risque est par définition maîtrisé, c’est une vraie rupture. Si l’ensemble du secteur s’y met ce sera une vraie source d’inspiration pour tous ceux qui veulent faire bouger les lignes «
Allison Lapenderie est donc devenue conseillère clientèle bancaire en ligne. En terme de prospective d’évolution, elle pourra si elle le souhaite intégrer une agence physique du réseau dans la région.
Autre portrait, autre méthode : Redouane Boukhedouni, 23 ans, joueur de boxe et d’athlétisme, muni d’un bac de comptabilité, a été repéré dans son club de sport en 2016. Lui aussi, comme Allison, rêvait de travailler dans l’univers bancaire.
Grâce à une initiative originale de la caisse Normandie-Seine et de l’Agence pour l’éducation par le sport, Redouane travaille désormais en tant que conseiller bancaire dans une agence à Goderville (Seine-Maritime).
« Ici, comme dans le sport, j’ai un coach et je retrouve l’esprit d’équipe. J’ai les mêmes chances que tout le monde et le même salaire. Pas questions de brûler les étapes. Mais mon évolution ne dépend que de moi ! «
Aujourd’hui, dans les caisses régionales, 70 % des recrutements sont bac +3 ou bac +5.
Etre atypique, un vrai atout
Il y a de plus en plus de collaborateurs atypiques au sein du Crédit Agricole :
- un docteur en biologie aux ressources humaines
- un diplômé en géographie au guichet
- un ancien croupier devenu conseiller patrimoine ! «
France Villette, directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit agricole en charge des ressources humaines confirme :
Les collaborateurs au parcours plus classiques se mélangent à ces profils, souvent plus jeunes et branchés sur les réseaux sociaux, Pas inutile à l’heure de la révolution digitale. Il faut apprendre à s’aérer, trouver d’autres manières d’attirer les talents. »
La Fédération nationale (71.000 salariés en 2016) recrute depuis 3 ans 4100 personnes par an
» Plus on multipliera les expériences réussies, plus on fera d’émules dans le réseau des caisses » France Villette
Fabrice Vaillant, directeur général adjoint du Crédit agricole Pyrénées Gascogne, partage cette vision:
« Réaffirmer notre marque employeur dans la région, tout en remédiant à la pénurie, parfois, de candidats au niveau local. «
Source : Challenges