Consultants : choix du statut, mode de vie, retraite… les écueils de l’indépendance

11 octobre 2022 • Actualités
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Consultants : choix du statut, mode de vie, retraite… les écueils de l’indépendance

Tout quitter pour l’indépendance ? Oui, mais à quel prix ? Le statut d’indépendant séduit de plus en plus de consultants en mal de liberté dans leur choix de mission, de localisation ou dans l’organisation de leur temps de travail Le freelancing présente certes des avantages mais aussi certains inconvénients ou a minima quelques pièges à éviter pour bien vivre ce statut.  

Tim Free vous éclaire sur les statuts juridiques et les écueils de l’indépendance. 

Quel statut juridique choisir ?

Avant de se lancer dans l’aventure du freelancing, la première étape est de choisir le statut qui vous correspond et qui convient à l’activité exercée. Le tableau ci-dessous récapitule les différences entre chaque statut et permet d’y voir plus clair.

SS : sécurité sociale 

SSI : sécurité sociale des indépendants 

IR : impôt sur le revenu 

IS : impôt sur les sociétés 

NB : Sachez que de depuis le 15 janvier 2022, il n’est plus possible d’opter pour le statut d’EIRL, l’entrepreneur individuel étant soumis aux responsabilités limitées, les deux statuts se rejoignent. 

Chaque forme d’entreprise comporte ses spécificités avec des impacts variables notamment sur la retraite, importants à étudier même s’ils vous paraissent lointains. Développons ensemble certains points :

Les impacts sur la retraite ?

Le choix du statut effectué en début de carrière peut être modifié par la suite. Il implique de toute manière différentes modalités en termes de retraite, un point qu’il faut avoir en tête même s’il vous concernera davantage dans quelques années voire décennies.

Quel que soit le statut juridique d’un indépendant, la retraite est composée du régime de base (selon votre secteur d’activité), de la retraite complémentaire et éventuellement d’un plan épargne retraite (PER) souvent proposé par les entreprises car il permet d’assurer une source de revenu supplémentaire.

  • Indépendant libéral : en tant que profession libérale non règlementée, c’est un statut très courant qui comprend un certain nombre de charges sociales, calculées sur le résultat (bénéfice) réalisé et non sur le salaire versé. L’indépendant est affilié à la CIPAV ou à la CNAVPL.
  • Le portage salarial : c’est un indépendant qui opte pour le statut de salarié de l’entreprise de portage afin de bénéficier des avantages des employés. Il reçoit ainsi la même retraite que les salariés et la société de portage gère les cotisations et les affiliations à la caisse générale de la sécurité sociale durant leur carrière. L’avantage du portage salarial est qu’il soulage le consultant de la partie administrative. Dans le régime général, il est nécessaire de remplir certaines conditions pour percevoir sa retraite à taux plein. Le calcul du salaire annuel moyen et du nombre de trimestres validés permet d’obtenir le taux de retraite. Quant au régime de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, il est basé sur un système de points cotisés au long de la carrière.
  • EURL/SASU : le point commun de ces deux formes juridiques est que ce sont des personnes morales d’un point de vue juridique. Elles diffèrent néanmoins sur d’autres aspects.
  • EURL : l’indépendant a la possibilité d’opter pour le statut de travailleur non salarié (TNS). Sa cotisation est faible ce qui impacte le montant de sa retraite faible aussi. L’avantage ici est qu’il peut moduler ses cotisations selon ses besoins, quitte à augmenter ses propres charges : la retraite, l’immobilier, la rente par enfant, la prévoyance… La retraite est basée sur la rémunération annuelle (4 trimestres) et non sur la durée de travail.
  • SASU : ce statut plus standardisé ne permet pas de moduler ses cotisations comme on le souhaite. Le président rémunéré d’une SASU cotise pour sa retraite au même titre que le salarié, et il est affilié au régime général de la sécurité sociale. Pour valider un an de retraite (quatre trimestres) il doit percevoir – au minimum – 6 018 euros par an soit 501,50 euros par mois (basé sur le SMIC). Si ce minimum n’est pas atteint, il ne validera pas ses trimestres et ne bénéficiera pas d’une retraite à taux plein. Le nombre de trimestres à valider dépend aussi de l’année de naissance du dirigeant.
  • Auto-entrepreneur : ce statut est temporaire puisqu’il ne dure que 2 ans maximum à moins que son chiffre d’affaires ne dépasse pas un certain montant. L’avantage est que l’auto-entrepreneur ne paie aucune charge pendant deux ans mais est payé par Pôle emploi si sa précédente situation le permettait. Son imposition s’effectue sur le chiffre réalisé.

Et la formation ?

Pourquoi est-il important de continuer à se former ? Malgré les années d’expérience, il est essentiel de rester à jours sur les évolutions de son métier. Le consultant indépendant doit garder un profil attractif aux yeux des clients s’il souhaite avoir le choix de ses missions. Le consultant doit connaître les nouvelles versions et évolutions des technologies sur lesquelles il travaille ou les nouvelles méthodes de gestion de projet etc.., pour savoir conseiller son client et former les équipes.

Comment se former ? 

Il n’est pas nécessaire de retourner sur les bancs de l’école pour se former. Des séminaires de formations de quelques heures, plusieurs jours voire mois existent et sont destinés à des professionnels leur permettant une mise à jour de leurs compétences.

On distingue ainsi les formations courtes pour se perfectionner des formations longues pour changer de voie ou de métier. Des organismes tels que Opensap, Cegos, Elegia ou encore le portail « Mon compte formation » du gouvernement français offrent diverses formations.

Les congés paternité et maternité

En tant que travailleur indépendant, les consultants auront des congés et droits variables, pendant leur congé maternité/paternité.

Les femmes ont le droit à 12 semaines de congés maternité dont trois obligatoires qui sont une semaine avant la date prévue de l’accouchement et les deux semaines qui suivent. L’unique règle est de poser ses congés par bloc de 7 jours. Dans le cas d’une adoption, le congé octroyé est de 6 semaines.

Pour les indépendantes :

Pour les salariées :

Quant au congé paternité, il est de 25 jours pour la naissance d’un enfant à partir de la date de l’accouchement (7 jours obligatoires) avec la possibilité de prendre les jours en plusieurs fois (voir le site Ameli). Une indemnité journalière forfaitaire est proposée et varie selon le statut juridique du travailleur indépendant.

Selon le simulateur Ameli qui permet de connaître ses droits, voici un exemple : 

  • Congé maternité
  • Date de début de votre congé prénatal : 01/09/2022
  • Montant annuel moyen des revenus d’activité cotisés sur les 3 dernières années précédant le congé prénatal : 10 000 €

Le montant brut prévisionnel de votre indemnité journalière forfaitaire d’interruption d’activité est de 56,35 € et celui de l’allocation forfaitaire de repos maternel est de 3 428 €.

En fonction du statut choisi, des aides sociales sont accordées à la naissance de l’enfant, comme la prestation d’accueil du jeune enfant ou celles de la CAF

Dans tous les cas, les indemnités versées pour les indépendantes et leur conjoint ne sont que faibles et complexes à obtenir tant les démarches sont longues. Rien n’empêche d’essayer ! un autre statut existe néanmoins pour les freelances, plus protecteur : le portage salarial. Cela permet de s’acquitter de charges administratives complexes et de bénéficier des droits des salariés pendant une période qui peut s’avérer stressante.

Un statut multi-casquettes 

Des soft skills essentielles 

Malgré les nombreux avantages qu’offre ce statut, notamment financiers, la vie de travailleur freelance n’est pas faite pour tout le monde ! Ce statut requiert diverses soft skills telle que l’adaptabilité, l’autonomie, la pédagogie ou encore l’organisation. Vous n’aurez pas de personnel à qui déléguer vos tâches ni de manager pour vous dire quoi faire en dehors de votre projet ! Il s’agit de s’occuper tant de votre métier en lui-même que des tâches administratives ou de votre communication pour vous faire un réseau. Vous êtes à la fois le patron et le salarié. Votre capacité à vous organiser et votre rigueur sont également nécessaires afin de bien gérer vos tâches administratives, la signature de vos timesheets ou encore l’émission de vos factures.

Enfin, le travailleur indépendant doit savoir prendre des décisions dans les bons comme dans les mauvais moments et assumer les conséquences qui en découlent.

Des revenus et déplacements à géométrie variable 

Bien que le marché soit très en faveur des consultants, les revenus d’un consultant restent variables surtout en début de carrière ce qui peut représenter un risque financier.

Par ailleurs, les travailleurs indépendants sont davantage susceptibles d’effectuer des déplacements pour des projets et ne travaillent pas toujours au même endroit, ni à proximité de leur domicile. Il faut savoir être mobile. Bien que certains projets puissent durer quelques années, la majorité sont de quelques mois et poussent ainsi les freelances à se déplacer loin de chez eux. La vie de famille est donc soumise à ces déplacements à répétition. De même que les fins de missions, les congés sont également à anticiper et provisionner, car on ne bénéficie pas de congés payés.

Attention à ne pas voir que les points positifs de l’indépendance : le freelancing reste une belle aventure, surtout si l’on est bien accompagné et que l’on a le tempérament et les qualités adéquates mais qui nécessite de bien réfléchir avant de se lancer et de mesurer le ratio bénéfices/ risques !

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